Personnages

  PIERRE GUILLEMOT 

Pendant la révolution, un mouvement insurrectionnel se développe au nord de la Loire, en Bretagne, en Normandie, dans le Maine et l’Anjou. Le 14 mars 1794, à la voix de Pierre Guillemot, les habitants de Bignan sesoulèvent et se rassemblentà Mangolérian (Meucon) dans l’intention d’investirVannes. La Chouannerie morbihannaise est née. C’est à la ferme de Kerdel en Bignan que naît Pierre Guillemot le 1er novembre 1759.

arié en 1785 avec Marie Louise Valy, père de famille, fermier au Donnan en Plumelec et homme instruit, Guillemot ne semble alors pas hostile aux premiers idéaux de la révolution et est élu procureur syndic de sa commune.
En 1792, Pierre Guillemot revient avec sa famille exploiter la terre de Kerdel. Mais, dès mars 1794, au contact des officiers vendéensde Faÿ et de Béjarry rescapés de la Virée de Galerne et devant les excès de la révolution, il soulève tout le pays de Bignan et prend part à l’affaire de Mangolérian. Pourchassés, Pierre Guillemot et sa famille doivent abandonner cette ferme qui sera pillée et vendue comme bien national. Guillemot apparaît très vite comme le « Roi de Bignan », un des principaux chefs chouans du Morbihan. Il sera chef de canton (1795), puis colonel (1798) et enfin adjudant général de l’armée catholique et royale commandant le Morbihan (1800). Il est surtout, après Georges Cadoudal, un des chefs les plus populaireset les plus respectés de la chouannerie. Ce surnom « Roi de Bignan », résume en deux mots son caractère et son action qui s’étend très vite sur le territoire de plus de 50 paroisses ! La Légion de Bignan comptera jusqu’à 4000 combattants ; il s’agit de l’unité de chouans la plus nombreuse ce qui témoigne d’ailleurs de la mobilisation très importante de la population paysanne au sein de la chouannerie dans le centre du département du Morbihan. Trahi, il est arrêté au cours d’une lutte mouvementée et jugé à Vannes par une commission militaire. Il est exécuté le 5 janvier 1805 sur l’esplanade de la Garenne dans cette cité de Vannes.


   L ‘ABBE PIERRE NOURY

Pierre NOURY naît le 15 mai 1743 à Lauzach (Morbihan). Il est excellent élève au Collège St-Yves à Vannes puis entre au séminaire du Mené. Il fut ordonné prêtre en 1767. BIGNAN dépendait alors du doyenné du Porhoët et de la Sénéchaussée de Ploërmel. En 1790,  elle fut érigée en commune et chef-lieu de canton du district de Josselin et eût comme dépendances St Jean-Brévelay, St-Allouestre, et Buléon. 
En 1791, Pierre NOURY, qui est recteur à Bignan et maire de la commune depuis 1790, refusa le serment à la constitution civile du clergé et dès l’année suivante  il dut s’éloigner de son troupeau auquel il adressa de Lisbonne une touchante élégie bretonne qui se chante encore dans nos églises.

Epris d’architecture, on lui doit les plans de l’église de Berné, de Guénin, de Guern, la tour de celle de Naizin, de Pluvigner, le porche septentrional de l’église de Carnac et bien sûr, celle de Bignan. La première pierre fut posée le 19 août 1787. 
La construction fut interrompue pendant son exil en Espagne et au Portugal. Napoléon ayant rétabli la paix, l’abbé NOURY rentre en France le 21 décembre 1801, après neuf ans d’absence.  Dès son retour, il jette les bases d’une « maison  de piété et de bienfaisance». Un projet qui lui tient à cœur depuis plusieurs années. 
C’est l’abbé COEFFIC qui achèvera le projet. L’abbé NOURY mourra le 25 juillet 1804 à Vannes où il avait été nommé curé de la paroisse St Pierre. Son corps fut inhumé à Bignan. Depuis 1905, Il repose dans un sarcophage de granit dans l’église paroissiale.


    PERRINE SAMSON

Sur un projet de l’abbé NOURY, le curé de Bignan, l’abbé COEFFIC fonda fin 1834,  une congrégation religieuse sous le nom des «Filles de Jésus», destinée plus spécialement à l’instruction des petites filles. La première Fille de Jésus fut Perrine SAMSON, Sœur Sainte Angèle en religion. Elle s’installa dans une petite maison disparue aujourd’hui et gouverna la congrégation pendant 10 ans. Née à Colpo en 1790, elle mourut à Bignan le 3 septembre 1847 à l’âge de 57 ans. Cet institut approuvé par l’Evêque et l’Etat  a pris de rapides développements et a transféré en 1857  sa maison-mère à Kermaria en Plumelin.

      


PAUL-HENRI LANJUINAIS

Né à Paris en 1834, le comte Paul-Henri LANJUINAIS était le petit fils de Jean-Denis Lanjuinais, professeur de droit et avocat rennais qui fit une longue carrière parlementaire.

St-Cyrien, sous-lieutenant de hussards pendant la guerre de Crimée, Paul-Henri Lanjuinais quitta l’armée en 1863 pour passer une licence de droit. Après la guerre de 1870, durant laquelle il reprit du service avec le grade de capitaine, il fut élu maire de Roëzé dans la Sarthe. Le 27 avril 1872, Paul Henri Lanjuinais achête, à son cousin Louis Albert Henri de Janzé (petit-fils de Louis Henri de Janzé), le domaine de Kerguéhennec, d’une superficie de 1 630 hectares. Il s’appliqua à embellir le château et le parc dès son installation. Il fut élu maire de Bignan en 1881 jusqu’en 1916, l’année de sa mort.  A ce second mandat municipal, s’ajoutèrent celui de député de la circonscription de Pontivy, de 1881 à 1914, celui de conseiller général du canton de St Jean-Brévelay, de 1882 à sa mort. Président du Conseil Général du Morbihan de 1901 à 1913, il fut président du groupe monarchiste à la Chambre des députés, au début du siècle. Homme de culture, il présida aussi la société des bibliophiles bretons, ainsi que l’Association bretonne.   Il mourut à 82 ans, le 2 février 1916 à Bignan.


ABBÉ JOSEPH-MARIE LE BAYON

Abbé Joseph-Marie Le Bayon dit Job Er Glean (1876 à Pluvigner-1935 Colpo) – pionnier de la renaissance du théâtre populaire en langue bretonne, dramaturge et compositeur de chansons populaires comme “Fest Kerhuiton”.

Licencié es-lettres, il est ordonné prêtre diocésain en 1900 et nommé à Bignan en 1906. Passionné de théâtre, il assiste à une représentation de la célèbre Passion d’Oberammergau (Bavière). Il décide de se servir du théâtre dans son apostolat et crée, avec l’abbé Buléon entre autres, le Théâtre Populaire de Ste-Anne-d’Auray pour lequel il va écrire et dont il supervisera la troupe constituée d’habitants de Pluvigner et de Bignan en particulier. Au début du 20ème siècle la paroisse de Sainte Anne d’Auray abritait un théâtre pouvant accueillir plus de 2.500 spectateurs. Il s’agissait du théâtre populaire breton voulu par Job Le Bayon et connu jusqu’au Canada. Le théâtre comptait trois scènes dont une centrale et deux latérales. On y jouait des pièces d’inspiration religieuse, mais aussi profane, comme, par exemple une adaptation de Bécassine. Durant cinq années, jusqu’en août 1915, le théâtre de Sainte Anne connut ses heures de gloire et une renommée internationale.

L’abbé Le Bayon est mobilisé en 1914 comme aumônier militaire ; à ce titre il connaîtra les fronts de France et de Salonique, l’occupation en Rhénanie et même l’armée russe blanche à Mourmansk !… La guerre retint Job Le Bayon aux armées jusqu’en 1922, et le marqua si profondément qu’il ne retrouvera jamais son génie originel.

Il fut vicaire à Bignan jusqu’en 1927. Il mourut à Colpo en 1935, laissant en héritage au théâtre morbihannais plus de trente pièces originales marquées du sceau de sa foi et de son appartenance au terroir breton. Le théâtre disparu en 1945 faute d’un repreneur. Job Le Bayon est également très connu pour ses œuvres sur feuilles volantes qui vont du chant en hommage aux morts de la guerre 14-18 à des chansons comiques. Il était titulaire de la Légion d’honneur.