Les formes les plus anciennes de BIGNAN, qui soient connues, ne remontent pas au-delà du XVè siècle. On trouve dans les archives des ROHAN : « BINGNEN » en 1421 et « BIGNEN » en 1461. Cette paroisse relevait en effet autrefois du doyenné de PORHOET, fief des seigneurs de ROHAN.
La signification de ce toponyme est obscure. D’anciens y voient un Beg (soit Beg-Hent- soit Beg-nein : bout du chemin ou de Naizin) mais la nasalisation du breton semble s’y opposer.
D’autres le rapprochent des BEIGNON, BIGNAN et BIGNAC des pays Gallo et Taldir ce qui lui donnerait une origine gallo-romaine ou du vieux breton « Bedun » signifiant bouleau qui se dit « Beg Beu » aujourd’hui, on trouve effectivement un lieu-dit,« Le Bézo », qui pourrait le confirmer.
Mais on peut y découvrir aussi à partir du radical « BENN (Benian) » une idée de hauteur et faire le rapprochement avec « PIGN pignein (monter). En effet le bourg est situé sur une hauteur.
Les Celtes ont laissé sur ce territoire plusieurs traces de leur séjour. Au village du Bézo il existe un menhir dans la bordure d’un champ.
Au nord de Kergonfalz, il y a un tumulus recouvrant un dolmen avec allée coudée. Ce monument est aussi appelé « trou des chouans ».
De l’autre côté de la route, on voit les vestiges d’une très belle allée couverte dirigée presque rigoureusement du nord au sud et ne présentant plus de trace de chambre. On y a découvert en 1888, 24 urnes cinéraires qui ont été malheureusement brisées.
Les Romains sont à leur tour passés dans ce pays. La voie qui va de Vannes à Corseul traverse l’extrémité orientale de la commune. A 1300 m au nord du bourg, près des hameaux du Petit Clézio et Kerviguéno, on voyait d’énormes talus accompagnés de douves profondes, qui semblent être les restes d’un camp romain.
Les Bretons sont arrivés dans ces parages au VIè siècle et y ont maintenu leur langue jusqu’à nos jours. Presque tous les noms de village sont bretons. Suivant la tradition locale, c’est dans ce pays que s’établit Sainte NOYALE. C’est au village du Bézo qu’elle fut décapitée par le cruel NIZAN. Il faut reconnaître toutefois que Noyal-Pontivy prétend avoir donné réellement asile à la sainte. Pour concilier les deux versions le peuple affirme, sans broncher, que la sainte martyre a porté elle-même sa tête, entre ses mains, du Bézo à Noyal.
Bignan a pour patrons Saint Pierre et Saint Paul ce qui, joint à l’étendue du territoire, indique généralement une paroisse d’origine ancienne.
Au Xè siècle les Normands ont peut-être poussé leurs ravages jusqu’ici mais on ne possède à cet égard aucun indice.
Après les croisades, la tradition locale place au bourg de BIGNAN des Moines routes ou Templiers. Malheureusement, les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, leurs héritiers en Bretagne, n’ont jamais rien possédé à BIGNAN. Et ce fait capital suffit pour rendre au moins suspecte la tradition précitée.
Au point de vue féodal, BIGNAN faisait partie de la vicomté de Porhoët puis celle de Rohan. On trouve en 1252 un Guillaume de Bignan mêlé à la fondation de l’abbaye de Prières et en 1278 un autre Guillaume de Bignan, propriétaire à Muzillac. Bignan forma d’assez bonne heure une petite vicomté possédée successivement par les familles de Trébimoël, de Molac, de la Chapelle, de Rosmadec et de Rohan-Chabot. Des seigneuries particulières de la paroisse, seule Kerguéhennec détenait haute justice